L’industrie de la défense fait face à des défis mondiaux alors qu’elle avance dans la prochaine décennie de protection terrestre, aérienne et maritime. Du développement de nouvelles technologies à de tout nouveaux modèles commerciaux, le marché en France, en Europe et aux États-Unis sera témoin de nombreuses tendances de croissance intéressantes et d’investissements accrus dans un paysage géopolitique de plus en plus complexe.
On estime que les États-Unis dépenseront 115 milliards de dollars par an uniquement dans la mobilité aérienne avancée d’ici 2035. La France, l’un des leaders mondiaux en matière de dépenses de défense, maintient un budget militaire annuel de 47,9 milliards de dollars. Les dépenses militaires en Europe ont atteint un total de 356 milliards de dollars en 2019 et la région cherche à acquérir une autonomie stratégique d’ici 2025.
Cependant, suite à divers contretemps, et notamment les dépenses engagées pendant la pandémie ainsi qu’une possible récession, pourraient obliger ces régions à rechercher des solutions d’économies de coûts. L’Europe est déjà confrontée à des problèmes de coordination, les États de l’UE manifestant des préférences pour des investissements nationaux, souvent au détriment de la capacité des différents États à parvenir à un système d’armement et de défense cohérent.
La France devra relever des défis de croissance dans de nouveaux domaines, notamment dans la cyberdéfense et l’espace. Des concepts futuristes tels que la technologie quantique, les systèmes d’intelligence artificielle et les armes à énergie dirigée bénéficieront d’un investissement d’1 milliard de dollars de la part du gouvernement. Par ailleurs, le pays devra également orienter des fonds vers des infrastructures et la maintenance afin d’entretenir les équipements et les capacités militaires existantes.
Les États-Unis, la France et l’ensemble de l’Europe continueront d’investir massivement dans le personnel militaire et leur santé. Ces armées terrestres, marines et forces aériennes devant être efficaces et soucieuses des coûts, devront chercher des solutions qui soutiendront les opérateurs sur le terrain, réduisant les points de stress et renforçant leur santé physique et mentale.
Le stress, à la fois physique et psychologique, pèse sur les militaires sur le terrain et sur les bases à travers le monde, souvent de manière plus préjudiciable pour les généraux et les officiers qui doivent prendre des décisions critiques dans des situations extrêmement délicates. Les combattants sur le terrain sont confrontés, entres autres, à de nombreux facteurs de stress physiques liés à leur propre équipement de protection individuelle (EPI). Le poids, la mobilité et le confort des EPI n’ont pas été une priorité par le passé, mais les armées réalisent aujourd’hui l’importance cruciale de réduire les points de stress dans ce domaine. Les dirigeants militaires savent qu’un soldat mobile est un soldat viable. À cet égard, les armées, comme aux États-Unis, investissent massivement dans des technologies légères à porter pour rendre l’équipement du combattant moins contraignant. Des capteurs intégrés à ces vêtements haute performance peuvent également suivre en temps réel l’état de santé des soldats, permettant aux opérateurs de retirer les membres dont les conditions physiques sont à risque et d’ajuster le niveau d’intensité de l’entraînement militaire en fonction des indicateurs physiologiques surveillés par ces technologies intelligentes.
En outre, les facteurs de stress physiques ne sont pas le seul risque auxquels sont confrontées nos forces armées. Les dirigeants militaires évoquent également les conséquences nocives du stress émotionnel sur les hommes et femmes en service, sans parler du syndrome de stress post-traumatique parmi les anciens combattants et les soldats blessés.
Séparés de leurs proches lorsqu’ils travaillent dans des environnements dangereux nécessitant des exigences physiques hors du commun, les militaires engagés sont classés comme les travailleurs les plus stressés au monde. Un stress émotionnel non contrôlé peut souvent entraîner des risques majeurs pour la santé, qui compromettent non seulement l’état de santé des soldats, mais aussi les opérations nécessaires à la mission. Cependant, toute technologie susceptible de soutenir ces individus doit être rentable, sans alourdir les opérateurs sur le terrain ni les exposer à des dangers en se connectant à la technologie Bluetooth.
Par ailleurs, les problèmes de stress et de santé ne restent pas sur le champ de bataille. Alors que bon nombre des impacts émotionnels de la vie militaire peuvent être invisibles à l’œil nu, ils ont un impact physique très réel sur le corps. Parmi les anciens combattants ayant servi dans des zones de combat actives, 17 % ont signalé des symptômes de stress post-traumatique. Le traitement et la prise en charge des soldats et anciens combattants requiert un suivi précis étant donné que le stress post-traumatique est souvent associé à des affections médicales telles que les maladies cardiovasculaires, l’asthme, les douleurs chroniques et le diabète.
Pour augmenter leurs revenus dans un environnement concurrentiel, les entreprises qui fournissent des technologies au secteur de la défense devraient envisager de développer des produits offrant des capacités à valeur ajoutée aux EPI traditionnels. Ces entreprises pourraient trouver un avantage en intégrant des technologies légères et portables à l’équipement militaire existant. La concurrence dans ce domaine est accrue, et les entreprises qui adoptent rapidement les technologies émergentes seront susceptibles d’être récompensées par d’importantes collaborations.
Il incombe aux forces armées d’investir dans les soins aux militaires et anciens combattants de la manière la plus rentable possible. Si de telles approches sont investies de manière précoce et stratégique, les gouvernements responsables constateront des résultats convaincants. Les entreprises qui soumissionnent pour des contrats militaires bénéficieront de nombreux avantages si elles se lancent rapidement dans la fabrication de produits répondant à ces besoins.
